Drowning in slate
and spiked with broken pearls
-- night on the mountains
"Règle générale, j'ai rapporté ce que j'avais observé de curieux dans le monde ; mais j'ai choisi, de même, ce qui me semblait de nature à montrer la splendeur des hommes, et j'ai parlé encore des poésies, des arbres, des herbes, des oiseaux et des insectes." -- Sei Shônagon, Notes de Chevet
vendredi 30 décembre 2011
mercredi 21 décembre 2011
537. How to be Alone
How to be Alone
Johathan Franzen
Ed. Fourth Estate
A genuine public space is a place where every citizen is welcome to be present and where the purely private is excluded or restricted. One reason that attendance at art museums has soared in the recent years is that museums still feel public in this way. After those tangled sheets, how delicious the enforced decorum and the hush, the absence of in-your-face consumerism. How sweet the promenading, the seeing and being seen. Everybody needs a promenade sometimes -- a place to go when you want to announce to the world (not the little world of friends and family but the big world, the real world) that you have a new suit, or that you're in love, or that you suddenly realize you stand a full inch taller when you don't hunch your shoulders.
La dernière fois que je suis allée chez WH Smith, je me suis dit "cette fois-ci, prends quelque chose que tu n'as jamais lu, quelque chose d'intelligent". C'est ainsi que je suis tombée sur ce bouquin.
Normalement, Franzen, ce n'est pas mon truc -- j'ai essayé de lire The Corrections, que j'ai laissé tomber au bout de quelques lignes. (Parfois, je me demande si je n'aime pas uniquement les écrivains femme, c'est étrange).
En tout cas, le titre de ce recueil d'articles et d'essais a retenu mon attention, et je ne regrette pas : c'est malin, très très bien vu, et c'est une critique intéressante du 21ème siècle. Franzen y parle de tout et de rien : la vie privée, les cigarettes, Alzheimer, la poste de Chicago... et dresse un portrait net, clair et sans appel de nos sociétés occidentales. Une lecture pour ouvrir un peu la réflexion.
dimanche 18 décembre 2011
536. Après une conférence sur les supernovae
Why all the fuss about time-travel
when looking at a star takes you back
four billion years?
mardi 13 décembre 2011
535. Random fact: lonely
Apparemment, le mot lonely a été inventé par William Shakespeare. Je me demande comment on disait avant : alone ? Lone tout court ? Solitary, en utilisant la racine latine plutôt que saxonne ? Je me demande aussi comment on découvre ce genre de chose.
Shakespeare aurait ainsi créé 2 000 nouveaux mots, comme zany, ou horrid, par exemple.
(Et peut-être bien zounds -- mais ça, c'est moi qui le dis, et non pas Intelligent Life, dont j'ai tiré ces infos).
dimanche 11 décembre 2011
534. Beginning is difficult
I want to write about writing
Having said that, I sit
for half an hour
-- disabled
vendredi 9 décembre 2011
533. A part ça...
Je ne pensais jamais pouvoir dire ça un jour, mais Pénélope Jolicoeur et moi, on est carrément trop d'accord.
mercredi 7 décembre 2011
samedi 3 décembre 2011
vendredi 2 décembre 2011
dimanche 27 novembre 2011
jeudi 24 novembre 2011
528. An idea, unsaid
It sits uneasy in your head
A grenade in the hand of a terrorist
unpinned but not let flown -- yet
mardi 22 novembre 2011
527. Choses toutes petites
Une étoile -- Le chas d'une aiguille - et le fil qui doit y passer -- On tient la porte pour quelqu'un, ou on aide une personne à porter sa poussette (et l'enfant qui est dedans) dans les escaliers du métro -- Un bijou tombé -- Ouvrir un livre -- Une main de bébé -- La flamme d'une bougie dans l'obscurité -- Se brosser les dents -- Une seconde -- L'opinion d'une personne qui ne compte pas -- Les êtres humains -- Se taire quand il faudrait parler.
lundi 21 novembre 2011
526. Parvis de la Cathédrale de Cologne, 17h50
Une vibration minérale
jusque dans mes os --
le carillon des vêpres
mardi 15 novembre 2011
525. A part ça...
vendredi 11 novembre 2011
lundi 7 novembre 2011
523. Petite complainte du lundi matin
A bit lost, a bit broken
Monday is hard
when Sunday's been so much fun
mercredi 2 novembre 2011
522. Rue de Rivoli, 22h10
Ce que j'aime bien, à Paris, c'est passer à côté du Louvre juste au bon moment : il fait déjà nuit, mais pas encore assez tard pour que les lumières soient éteintes.
On voit alors par les fenêtres du musée : toute une population de statues affairées, qui prennent vie, un éclat de seconde, juste le temps que le taxi passe.
lundi 31 octobre 2011
521. Guerre froide
Une araignée habite dans mon placard
Chaque matin nous nous saluons poliment
-- mais nous ne sommes pas dupes
mercredi 26 octobre 2011
520. 2,53 minutes of weird
J'ai trouvé ça sur internet :
Pendant un moment, j'ai été tentée de m'embarquer dans des tirades (enflammées) sur la peau, les os, l'encre, les zombies, la transformation, les masques, les orbites, le démaquillant, la douleur, les entretiens d'embauche, la dissimulation et la boulangère d'en bas. Et puis je me suis dit que tout avait été déjà dit, donc je vous laisse juste voir, et c'est tout.
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Oui, je sais, c'est une pub. Mais bon. Techniquement, Dermablend, j'en m'en fous. (Oh et les gars, la musique... Houlalalala)
lundi 24 octobre 2011
519. 10 choses qui me font plaisir ce mois-ci
- Bientôt je vais à Colmar. Et à Lyon. Et à Cologne. Et...
- Se fourrer sous la couette, le soir, au calme, et bouquiner bien au chaud.
- J'ai plein de nouveaux pulls qui ne demandent qu'à être portés ! (Et des écharpes !) (Et des foulards !!) (Et des bottes !!!)
- La cancoillotte qui coule sur les doigts.
- Ce soir, y'a Indiana Jones et la Dernière Croisade à la télé.
- La semaine prochaine, c'est sushi chez Bizan.
- Avec un peu de chance (et de brume matinale), je pourrai aussi bientôt remettre mon chapeau.
- Le temps superbe qui enlumine les arbres et fabrique de magnifiques crépuscules sur le Sacré-Coeur
- Deux jours fériés à venir et un changement d'heure dans le bon sens.
- Ça : "Camille [Desmoulins] pushed his chair back. 'The Jacobins can wait. I don't think I want to listen to speeches tonight. I should prefer to write a theatre review. Yes? I like taking you to the theatre. I like walking in public with you. I get envied. Do you know what I really like? I like to see people looking at you, and forming ideas, and people saying, is she married? -- yes, and their faces fall, but then they think, well, still, even so, and they say, to whom? And someone says, to the Lanterne Attorney [Camille Desmoulins], and they say oh, and walk away with a glazed look in their eyes'."
Hilary Mantel, A Place of Greater Safety. Ses dialogues me mettent en joie. (Uniquement dans ses romans historiques, ceci dit. C'est très étrange).
dimanche 23 octobre 2011
518. Sub rosa
Something is touched
and
resonates -- a skein
of noises beneath
the noise
A drop fallen onto
your surface
jeudi 20 octobre 2011
mardi 18 octobre 2011
516. Instant tale
Réunis sur le trottoir
un petit tas de cendres, deux clés et un crachat --
un roman à inventer
lundi 17 octobre 2011
vendredi 14 octobre 2011
514. Encore un... questionnaire
Hop, comme toujours, sur les livres et déniché sur internet...
Un premier souvenir de lecture ?
Les bouquins de Oui-Oui
Le chef-d'oeuvre inconnu que vous portez aux nues ?
Le Journal d'Izumi Shikibu
Le chef-d'oeuvre officiel qui vous tombe des mains ?
En attendant Godot, de Samuel Beckett
L'écrivain avec lequel vous aimeriez passer une soirée ?
Honnêtement, je ne suis pas ultra-intéressée par ce genre de choses ; j'imagine la chose : moi muette et embarrassée, lui (ou elle) ennuyé et souhaitant être ailleurs. Bof. Mais disons Shakespeare, mon obsession du moment. Ou, plus faisable, Haruki Murakami semble plutôt intéressant.
Celui que vous aimez lire mais que vous ne voudriez pas rencontrer ?
John Irving (je ne sais pas pourquoi. Ce pauvre John, si ça se trouve il est tout à fait sympathique !)
Un livre récent que vous avez envie de lire ?
1Q84, dudit Haruki Murakami.
Le livre qui vous a fait rater votre station ?
Sarinagara, de Philippe Forest.
Celui dont vous voudriez être le héros ?
LA BIBLE !!! Nan, je rigole. Ahab's Wife, de Sena Jeter Naslund
Celui qui vous réconcilie avec l'existence ?
Possession, d'A.S. Byatt
Celui que vous avez envie d'offrir à tout le monde ?
Jane Eyre, de Charlotte Brontë. Of course !
Celui qui vous fait rire ?
Hm… en ce moment, c'est A place of Greater Safety, d'Hilary Mantel, mais j'ai le sentiment que ça ne va pas durer. Calvin & Hobbes ! Même une BD, ça compte, non ?
Celui dont vous aimeriez écrire la suite ?
Pigs in Heaven, de Barbara Kingsolver.
L'auteur que vous aimeriez pouvoir lire dans sa langue ?
Je n'ai pas du tout aimé Anna Karénine, et depuis toujours, je me demande si la version russe ne m'aurait pas plus convaincue. Sinon, n'importe quel auteur du Japon médiéval.
Le livre que vous voudriez avoir lu avant de mourir ?
Je ne sais pas trop. Je fais mes découvertes au fur et à mesure, et quand je veux lire un livre, en gros, je le lis. Pourquoi attendre ?
Votre endroit préféré pour lire ?
Le train. Ou mon lit.
mercredi 12 octobre 2011
513. Random fact: STP
Personne ne sait vraiment quand le Sticky Toffee Pudding a été inventé : dans le Lake District en 1970 ? En 1907 dans le sud de l'Angleterre ? Au Canada ?
En tout cas, une chose est sûre : il est fait à base de... dattes. Of all things.
Et puis là, la recette, pour ceux que ça intéresse.
Last but not least : il faut le manger tiède avec de la crème anglaise un peu épaisse. De la vraie custard, quoi.
mercredi 5 octobre 2011
dimanche 2 octobre 2011
511. Choses lumineuses
Le soleil à travers les volets un matin d'été -- Un papillon -- A Drop fell on the Apple Tree, d'Emily Dickinson -- Un tableau qui vous arrête au détour d'un musée -- Une idée -- Le sourire d'un tout petit enfant, lorsqu'il s'adresse à vous -- Des reflets dansant sur l'eau -- L'espoir -- Un alexandrin -- Le Stabat Mater de Pergolese -- Une lanterne suspendue au coin d'un bâtiment au crépuscule -- Le parfum de l'iris.
vendredi 30 septembre 2011
dimanche 25 septembre 2011
509. Sunday blues
Sadness is an easy rut to fall into
Like an overlong, too hot bath
leaving you weak and shrivelled up
faint-headed yet
unable to get out
Sadness is an easy rut to fall into
mardi 20 septembre 2011
508. Les joies des transports en commun
Hier, deux mecs faisaient les crétins en braillant dans les couloirs du métro, bousculant les gens, sifflant les filles, etc. Ils arrivent devant l'escalator -- lequel est en panne. Pause, silence, puis... "vazy, c'est trop crevant, on se casse". Et ils tournent les talons.
Le même jour, deux autres types du même genre, un peu frimeurs avec baskets flambant neuves aux pieds, musique à fond sur le portable et hoodie Ünkut passent en fraude en escaladant le tourniquet à grand'peine. Ricanements des autres usagers quand les deux loulous se sont aperçu que les tourniquets en question étaient en panne... et qu'il suffisait de les pousser pour passer.
Faut bien que jeunesse se passe, hein...
dimanche 18 septembre 2011
vendredi 16 septembre 2011
mardi 13 septembre 2011
505. Européens & Japonais
Européens & Japonais, Traité sur les contradictions & différences de moeurs
Le R.P. Luis Frois
Ed. Chandeigne
Les Européens tiennent pour beaux les grands yeux ; les Japonais les trouvent horribles : pour eux, les beaux yeux sont fermés du côté des larmes.
Un tout petit livre parfaitement étrange ; une sorte de catalogue compilé par un jésuite portugais en 1585, recensant les différences entre Européens et Japonais -- comme son nom l'indique, donc.
Nos lettres sont pliées ; celles du Japon, enroulées
J'ai été frappée qu'il n'y ait à aucun moment de jugement "moral" -- sauf dans le chapitre sur la religion, ce qu'on peut comprendre, pour un jésuite du 16ème siècle. Mais le reste se contente de lister, très objectivement et presque cliniquement, ce qu'on fait côté Occident et côté Orient. Parfois, ça vire au comique :
Chez nous il n'est pas grave de manquer de sel aux repas ; les Japonais, s'ils viennent à en manquer, se mettent à gonfler ou tombent malades
En fin de compte, ces oppositions finissent par donner un côté absurde à toutes ces coutumes, quelles qu'elles soient, et à les gommer.
Chez nous, un gentilhomme qui irait à cheval pieds nus et sans coiffe serait tenu pour dérangé ; au Japon, il est très commun d'aller ainsi.
Et les Européens du 16ème siècle, après tout, nous sont tout aussi étrangers que les Japonais de la même époque...
lundi 12 septembre 2011
504. Going clubbing
It's strange and pleasant to pretend
if only for an evening
that you're young again -- and everything's perfect
mercredi 7 septembre 2011
503. Une minute de silence
Pour se demander ce qu'on fait là
à regarder le vent dans les arbres
quand d'autres sont déjà partis
dimanche 4 septembre 2011
mercredi 31 août 2011
501. Taxis
Ceux qui parlent politique -- Ceux qui conduisent le Faucon Millennium - lequel se met promptement en panne au bout de dix mètres, au motif que "les airbags sont engagés" (rigoureusement faux) -- Ceux qui beuglent "reste dans ton couloir, connard !" -- Ceux qui ont bu -- Ceux qui ont un chien sur le siège avant -- Ceux qui trouvent que vous êtes la plus belle de leur journée -- Ceux qui rigolent à leurs propres blagues -- Ceux qui grillent cinq feux en autant de minutes -- Ceux qui sont des femmes ; exactement trois depuis 11 ans que je suis à Paris -- Ceux qui s'exclament "ben dis donc qu'est-ce que vous avez là-dedans ?" en prenant votre valise -- Ceux avec qui on regarde le jour se lever sur le Sacré-Coeur, en rentrant de soirée -- Ceux qui n'arrivent pas -- Ceux qui insultent leur GPS -- Ceux qui vous conduisent à destination dans un silence amical, un disque de blues en arrière-fond dans la pénombre de l'habitacle.
samedi 27 août 2011
lundi 22 août 2011
499. Une bonne nouvelle
Parfois il est glorieux
de cheminer sous un ciel d'ecchymose
où les éclairs sonnent violet
samedi 20 août 2011
498. A dream three nights ago
I am tired -- said my own voice
the sentence staying with me ever since --
of being a good girl
mardi 16 août 2011
497. J'en ai ch** mais...
- Huit kilomètres à pied aller, trois heures de kayak puis huit kilomètres à pied retour, je peux le faire, à ma grande surprise. En une seule journée.
- Lapis-lazuli, cyan, poudré, fluo, marine, cobalt, turquoise, pastel... Il n'y a pas assez d'expressions dans le dictionnaire pour tous les bleus de la glace.
- Dans ce pays, on pêche les glaçons de l'apéro -- avec deux tournevis.
- Je n'arriverai jamais à trouver les mots pour décrire la naissance d'un iceberg, donc je me contenterai de dire que rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule.
- Le silence des glaciers.
- Le phoque, ce n'est pas terrible, même en ragoût.
- Le renne, en revanche... Surtout dans les lasagnes.
- Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'est l'hiver là-bas.
- Se tenir debout, et se dire que la glace, sous mes pieds, a jusqu'à trois kilomètres d'épaisseur et plusieurs millénaires d'existence. C'est vrai aussi de la terre, me dira-t-on. Mais la glace est censée fondre, au printemps.
- Un lièvre arctique, ça n'a peur de RIEN. Ou pas de moi, en tout cas.
- Une fleur, parfois, c'est un miracle.
- Comme tous mes voyages, je n'arrive pas à l'écrire.
jeudi 28 juillet 2011
496. All the way to Thule
Non bon, en vrai je ne vais pas à Thulé même. Mais bon : demain, je pars au Groenland.
Parmi les phrases que je ne pensais jamais écrire de mon existence, il y a bien celle-ci : "demain, je pars au Groenland". (A moins d'écrire un roman qui se passerait au Groenland, mais vous voyez l'idée).
Bref, ce sera silence radio ici pendant 10 jours environ, mais ensuite, je reviendrai ! Avec plein d'histoires à raconter. Ou pas.
Bref.
Bon, je vais aller finir mon sac, avant de perdre les deux neurones qui me restent.
A bientôt !
vendredi 22 juillet 2011
mardi 19 juillet 2011
494. The City & the City
The City & the City
China Miéville
Ed. Pan
"But that was not why his rage."
C'est marrant, parce que j'ai lu trois bouquins de lui, et je n'arrive toujours pas à savoir si j'aime bien. D'un côté je trouve son écriture horripilante par moments, trop consciente d'elle-même et de sa propre astuce. Je trouve les histoires mal rythmées, aussi -- mais pour le coup, je crois que c'est moi, je n'aime pas les constructions de roman policier, où ça se traîne pendant des pages avant d'accélérer vers la fin.
Bon. Mais d'un autre côté... ses histoires sont toujours extraordinairement intelligentes, et reposent sur des concepts très très très cool (par exemple la fin de Kraken). Sans oublier que comme c'est très "écrit", il y a parfois des passages vraiment magnifiques -- comme la phrase ci-dessus, qui me touche énormément. Et puis j'aime bien les écrivains qui ont de l'ambition, et qui peuvent la mettre en oeuvre correctement.
Donc... sans doute que je vais continuer à acheter ses bouquins en me disant à chaque fois "si celui-ci je ne l'aime pas, je n'en achèterai plus d'autre".
lundi 11 juillet 2011
mercredi 6 juillet 2011
492. Choses sereines
Pour fermer les yeux de temps en temps
Une pivoine entrouverte -- A la Verticale de l'Eté -- Une forêt dans le vent du printemps -- Un sablier -- L'odeur de la lavande -- S'habiller de neuf, le matin, au sortir de la douche -- Les dix dernières minutes d'un cours de yoga -- Les jardins du Kennin-ji à Kyoto -- Un baiser sur le front -- Le silence d'une pièce vide -- Le soleil se couche, et ses rayons viennent raser les flancs d'une montagne -- Peindre, même un mur blanc -- On est en train d'accomplir une tâche favorite, concentré, insensible au reste du monde -- Un chat.
samedi 2 juillet 2011
491. Marines (II)
Là où le vent emporte les pierres
jusqu'aux larmes rêches
Ajoncs égratignures -- cuivre
du sang du sel entre les cils
et sous le vent le cri
d'un oiseau
dimanche 26 juin 2011
490. Sur les bords de la Tamise, 23h15
Brusques envols d'ombre
sous les lampadaires --
les drapeaux dans le vent
mardi 21 juin 2011
489. A part ça...
Vu hier dans un café, un minet portant un pull en cachemire (je suppose) gris, avec l'inscription "Rebel Cashmere" en lettres gothiques (on est bien partis, déjà), en dessous, "It's just a fucking cashmere" (indeed)* -- le tout encadrant un portrait sérigraphié de Jim Morrison entouré de motifs d'arabesques, de plumes et d'étoiles.
Oh the pain! The pain! Where does it stop ?!
------------
* Oui, c'est un post à parenthèses. (Et alors ?)
lundi 13 juin 2011
jeudi 9 juin 2011
dimanche 5 juin 2011
mercredi 1 juin 2011
485. It's a long journey
Thinking: is this how it's going to be? Nothing safe anymore -- grief in ambush, whether in a well-worn story or in the song just purchased?
Thinking: doors, closing. You're inside, or out.
Thinking: what kind of person lets her friend die without saying goodbye?
Thinking: somewhere -- on the cusp of night, in the indigo line on the horizon.
Thinking: this has cured me of my taste for drama.
Thinking: we get used to it, and maybe that's worse.
Thinking: but this small, silent space around my heart was not there twelve months ago; now it's here to stay.
Thinking: tomorrow, it will be better. And it is.
dimanche 29 mai 2011
484. Musique pour un Bruxelles-Paris
Si le voyage est plus long, on peut écouter tout l'album à chaque fois...
Now at Last (Feist) -- TransFatty Acid (Lamb) -- Acid Step (Little Dragon) -- It Takes a Muscle (M.I.A.) -- Inertia Creeps (Massive Attack) -- Strobe's Nanafushi/Satori Mix (Kodo) -- We Have a Map of the Piano (Mùm) -- Ghazal (Niyaz) -- Butterfly (Talvin Singh) -- Chanchan (B.O. Water) -- ITMFL II (B.O. In the Mood for Love) -- Mahi (Yas) -- 100 Years of Choke (World's End Girlfriend) -- Ride a White Horse (Goldfrapp) -- Requiem, Introït et Kyrie (Fauré).
lundi 23 mai 2011
483. Foot de rue
Ils virevoltent en criant
les garçons comme les hirondelles
et le ballon leur sert d'émissaire
samedi 21 mai 2011
482. Choses douces
Les paupières -- L'eau du lac Dorgon Nuur, en Mongolie -- Une écharpe en pashmina -- L'aube d'un beau jour d'été -- Une caresse sur l'épaule, du dos de la main -- Les pages d'un volume de la Pléïade -- Le satin légèrement usé -- La mousse au chocolat -- Une feuille nouvellement éclose -- Un très bon souvenir dans lequel on se plaît à se promener, de temps à autre -- Mon dessus de lit kaki et violet -- Un mot de réconfort prononcé au bon moment.
jeudi 19 mai 2011
mardi 17 mai 2011
480. Wolf Hall [Edit]
Wolf Hall
Hilary Mantel
Ed. Fourth Estate
"But I want him north", Howard says. "Tell him to go. Tell him Norfolk says he must be on the road and out of here. Or -- and tell him this -- I will come where he is, and I will tear him with my teeth".
"My Lord". [Cromwell] bows. "May I substitute the word 'bite' ?"
Norfolk approaches him. He stands far too close. His eyes are bloodshot. Every sinew is jumping. He says, "substitute nothing, you misbegotten --" The duke stabs a finger into his shoulder. "You... person," he says; and again, "you nobody from Hell, you whore-spawn, you cluster of evil, you lawyer".
D'habitude j'ai horreur des romans historiques ; mais celui-ci n'en est pas un à proprement parler. Il s'agit de la vie romancée de Thomas Cromwell, que l'auteur rend extrêmement attachant (oui, j'ai un léger crush, maintenant...), alors que c'est une figure très controversée de l'histoire anglaise.
Il est un peu difficile à lire ; tous ces "he", on ne sait plus très bien de qui on parle (je devrais pourtant avoir l'habitude avec la littérature japonaise médiévale et ses "la femme de l'aile nord", "la jouvencelle du pavillon aux pivoines"). Mais il est rare que je me répète les dialogues d'un livre comme ceux d'un film.
Et c'est intéressant, ce rapport entre l'homme -- le vrai, celui de 1485 --, la figure historique des livres d'histoire, et le héros du livre -- qui n'a pas grand'chose à voir avec les deux précédents, je suppose. La réalité ressemble à la fiction en ce moment chez certains grands de ce monde... dans ce livre c'est l'inverse.
[Edit : Je rajoute un lien vers la critique du New Yorker, qui dit exactement ce que je pense -- exprimé plus clairement.]
samedi 14 mai 2011
lundi 9 mai 2011
jeudi 5 mai 2011
477. Nocturnal
Startled awake by
cold-ink fingers on my eyelids
tiny cartilage cracks by my ear
-- a ghost, yawning
mardi 3 mai 2011
476. Caminante no hay camino
Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
Caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace el camino,
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante no hay camino
sino estelas en la mar.
-- Antonio Machado, Caminante no hay camino
--------------
J'avais presque oublié combien j'aime l'espagnol. Bon, ci-dessous, ma traduction qui vaut ce qu'elle vaut. J'aurais volontiers traduit "caminante" par "vagabond", mais je pense qu'on s'éloigne un peu.
Toi qui vas cheminant, tes traces
sont le chemin et rien d'autre ;
Toi qui vas cheminant il n'y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
En marchant le chemin se fait,
et portant le regard en arrière
on voit la sente que plus jamais
on ne foulera.
Toi qui vas cheminant il n'y a pas de chemin --
sinon des sillages sur la mer.
vendredi 29 avril 2011
475. My heart belongs to McNulty
Puisqu'il y a de l'amour dans l'air...
Cette série-là, je regarde le générique de début ET le générique de fin. J'ai acheté l'intégrale alors que je n'en avais vu que trois épisodes. Je réfléchis aux personnages et à l'intrigue pendant mes trajets en métro. Je dis "alright" comme un gangster de Baltimore. Je regarde autrement les gens dans la rue. Je trouve qu'elle contient la meilleure utilisation du f-word de tout l'univers (épisode 4, saison 1). J'ai réécrit quatre fois ce post sans réussir à trouver comment dire l'effet qu'elle me fait. Je ne suis pas la seule à penser que c'est la meilleure série jamais imaginée (c'est pas moi qui le dis !)
Bref, c'est The Wire.
mercredi 27 avril 2011
474. Anatomy
Ever wondered how it is
-- a velvet rush a silky tingle --
The feeling of blood
inside your veins
vendredi 22 avril 2011
473. Choses qui remontent le moral
Pour les exilés de Pâques...
Un bain, tranquille -- Regarder Singing in the Rain ou Bringing up Baby ou encore Roman Holiday -- On peut aussi regarder Fruits Basket. L'épisode des sources chaudes, au hasard -- Décider de regarder les 24 autres épisodes -- Manger un oeuf en chocolat avec une madeleine -- Embrasser une personne qu'on aime -- Se coucher dans des draps frais -- Poser la main sur un arbre et la laisser là, un instant -- Inaugurer un savon au laurier qui sent encore meilleur que le précédent, pourtant au romarin -- Eteindre la télé -- It's like that, and that's the way it is -- Un bâton d'encens allumé dans les règles -- Regarder des photos de vacances -- Monter une étagère en kit, et la remplir en prenant son temps -- Pride and Prejudice -- Une tartine de beurre et de confiture -- Lui, là -- Un long week-end, où qu'on soit.
jeudi 21 avril 2011
472. Les mains sur les yeux
De la même couleur que les iris
achetés ce matin : le crépuscule
entre mes doigts
mercredi 20 avril 2011
471. Avenue de l'Opéra, 0h38
Parfois on est à l'unisson
de cette fille qui danse sur le boulevard
seule avec son iPod
vendredi 15 avril 2011
470. Concretion
I don't like it
This hardening of the soul
under layers and layers
of daylife --
Like a pearl or
better
a bezoar
mercredi 13 avril 2011
469. A part ça... [edit]
Je hais de toute mon âme les collants qui se filent dès qu'on y a passé une jambe, obligeant à refaire tout le tiroir pour en trouver une paire intacte : pas les résille, pas ceux-là ils sont trop petits, pas ceux-là ils ont des carreaux qui ne vont pas avec la robe, pas ceux-là ils sont bruns, pas ceux-là ils sont en laine -- et tout ça, bien entendu, alors qu'on est déjà super en retard et qu'on n'a plus que deux minutes pour se brosser les dents, faire son sac, choisir un bouquin pour le métro, retrouver ses clés et descendre la poubelle.
Non, en fait, rectification : je hais le matin de toute mon âme.
[EDIT : Et je hais aussi les collants qui filent en milieu de matinée, juste avant la réunion de 10h30 avec cinq personnes.
Demain, je me remets en pantalon.]
jeudi 7 avril 2011
mardi 5 avril 2011
467. 10 signes qu'on a le rhume des foins
- Quelqu'un dit "ah, enfin le printemps !" et on fond en larmes.
- Le matin, on n'est pas réveillé tant qu'on n'a pas éternué trois fois d'affilée (juste une fois, ça ne compte pas).
- Dès le mois d'avril, on renoue avec les journées "serviette mouillée" : 0 de tension, drapée sur le canapé, ruisselante, incapable de bouger.
- Rudolf the red-nosed reindeer, c'est vous -- complètement hors saison.
- Le maquillage, le matin, ça va vite : les cils sont pré-collés par la conjonctivite pendant la nuit, donc pas besoin de mascara. Et les yeux rouges, c'est très tendance. Quant au blush, inutile aussi : l'asthme suffit à vous mettre du rose aux pommettes et du bleu aux lèvres.
- Kleenex a écrit pour vous remercier : vous avez doublé leur chiffre d'affaires en seulement quatre semaines.
- Vous vous êtes déjà démis le dos en éternuant -- et c'est arrivé plus de deux fois dans votre vie.
- Le métro à l'heure de pointe, c'est l'angoisse : comment attraper le mouchoir dans votre poche quand il y a tellement de monde ? D'un autre côté, ça garantit un périmètre de tranquillité au prochain éternuement.
- Tout le monde sait comment vous soigner. Tout le monde. "Tu t'es fait désensibiliser ?" "Il faut se mettre de la Vaseline dans les narines, ça piège les pollens." "Tu prends du Zyrtec ? Ah, mauvais, ça donne faim. Prends plutôt de l'Aerius." "C'est purement psychologique." "Il faut manger du miel fait à partir des fleurs auxquelles tu es allergique"*.
- En réalité, on est seul à connaître le VRAI remède : s'installer au col de Tanggu-la, Tibet. 5 231 m d'altitude, de la mousse, des cailloux, du vent. Et pas une seule fleur.
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* Toutes ces suggestions m'ont été faites en vrai à un moment ou à un autre de mon existence.
dimanche 27 mars 2011
466. Yamato! (bis)
Hier soir, j'étais voir les tambours du Yamato avec Claire et Marion.
Il me semble que c'est ça, être humain : continuer à taper de toutes ses forces sur des tambours, quoi qu'il arrive, avec défiance, avec opiniâtreté -- parce qu'il faut bien vivre.
vendredi 25 mars 2011
465. The Stolen Child
Where dips the rocky highland
Of Sleuth Wood in the lake,
There lies a leafy island
Where flapping herons wake
The drowsy water rats;
There we've hid our faery vats,
Full of berrys
And of reddest stolen cherries.
Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand.
For the world's more full of weeping than you can understand.
Where the wave of moonlight glosses
The dim gray sands with light,
Far off by furthest Rosses
We foot it all the night,
Weaving olden dances
Mingling hands and mingling glances
Till the moon has taken flight;
To and fro we leap
And chase the frothy bubbles,
While the world is full of troubles
And anxious in its sleep.
Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For the world's more full of weeping than you can understand.
Where the wandering water gushes
From the hills above Glen-Car,
In pools among the rushes
That scarce could bathe a star,
We seek for slumbering trout
And whispering in their ears
Give them unquiet dreams;
Leaning softly out
From ferns that drop their tears
Over the young streams.
Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For the world's more full of weeping than you can understand.
Away with us he's going,
The solemn-eyed -
He'll hear no more the lowing
Of the calves on the warm hillside
Or the kettle on the hob
Sing peace into his breast,
Or see the brown mice bob
Round and round the oatmeal chest
For he comes the human child
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand
From a world more full of weeping than he can understand
The Stolen Child
William B. Yeats
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Parce que secrètement, je crois aux fées (enfin, plus très secrètement, maintenant), et que c'est comme ça que je les vois agir.
lundi 21 mars 2011
mercredi 16 mars 2011
463. after the quake
after the quake
Haruki Murakami
Ed. Vintage
"I want to write stories that are different from the ones I've written so far, Junpei thought: I want to write about people who dream and wait for the night to end, who long for the light so they can hold the ones they love. But right now I have to stay here and keep watch over this woman and this girl. I will never let anyone -- not anyone -- try to put them into that crazy box -- not even if the sky should fall or the earth crack open with a roar".
Je ne me rappelais plus que j'avais ce livre dans ma bibliothèque. J'en ai lu la dernière phrase, et je me suis dit que j'allais la mettre là -- pour tous ceux qui attendent que la nuit finisse.
samedi 12 mars 2011
462. Pensée
Un petit bout de mon coeur s'inquiète et tremble pour ce pays qui m'accompagne même quand je n'y suis pas.
lundi 7 mars 2011
samedi 5 mars 2011
460. A part ça...
La rue St. Honoré en fin de Fashion Week et pile à l'heure du défilé Viktor & Rolf (enfin je crois), c'est franchement terrifiant.
(En ce qui me concerne, c'était juste l'itinéraire le plus rapide entre WH Smith et Junku)
lundi 28 février 2011
459. Choses concentrées
Du dulce de leche -- Le bleu du ciel en très haute montagne -- De petits enfants qui jouent -- La lecture d'un ouvrage long et difficile -- Une personne qui essaie un vêtement et se regarde sous toutes les coutures, absorbée devant le miroir -- Les parfums Serge Lutens -- L'Enfant Eternel, de Philippe Forest -- Un profond sommeil -- Descendre un escalier en talons très hauts -- Une perle.
mercredi 23 février 2011
458. Openings
During the day
curtained and shuttered
they are just windows
At night
illuminated
they are homes
lundi 21 février 2011
mercredi 16 février 2011
samedi 12 février 2011
samedi 5 février 2011
454. Canal St. Martin, 23h17
Même si je ne l'avais pas vue danser
jade opaque et mordoré
j'aurais su que je traversais l'eau
au bruit de mes talons
sonnant sur le pont
vendredi 28 janvier 2011
samedi 22 janvier 2011
452. Dance, dance... otherwise we are lost
PINA - Dance, dance, otherwise we are lost from neueroadmovies on Vimeo.
Une bande-annonce trouvée par hasard -- qui a réussi à me détourner de CSI ET de ma trad' du moment. C'est bien la première fois que j'ai envie d'aller voir un film en 3D... (Il faut mettre le son !)
vendredi 21 janvier 2011
jeudi 20 janvier 2011
450. Et si oui, alors de quoi ?
Ai croisé quatre violoncellistes
en une seule soirée
-- était-ce un signe ?
dimanche 16 janvier 2011
samedi 15 janvier 2011
448. Les corps inquiets
Guettant le sommeil
comme des pas --
Brusques grimaces de singe
Lèvres doigts sang ongles
mordus
rongés
Sursauts tressaillements
et draps froissés
Mais pas un son non
-- pas un son
mardi 11 janvier 2011
447. Seven Gothic Tales
Seven Gothic Tales
Isak Dinesen (Karen Blixen)
Ed. Vintage
"But no human being with a feeling for greatness can possibly believe that the God who created the stars, the sea, and the desert, the poet Homer and the giraffe, is the same God who is now making, and upholding, the King of Belgium, the Poetical School of Schwaben, and the moral ideas of our days".
Eh bien, je n'ai lu qu'un seul de ces contes gothiques pour l'instant, The Deluge at Norderney, mais je l'aime beaucoup -- ne serait-ce que parce j'y ai retrouvé, par un complet hasard, la belle citation offerte par Marion. Egalement parce qu'il met la girafe au même plan que le poète Homère et les étoiles. Je ne sais pas, en revanche, ce que vaut la poésie souabe (la seule piste que je trouve sur Google parle d'un poème sur un coq, ce qui n'augure rien de bon).
Mais ce sont des écrits qui parlent -- pour l'instant -- de vent, de pluie, de mer et d'individus jetés les uns contre les autres ; et j'aime bien, même si je ne suis pas certaine de tout comprendre. Du même auteur, j'aime aussi beaucoup Contes d'Hiver.
vendredi 7 janvier 2011
mardi 4 janvier 2011
445. Choses pénibles mais qui valent la peine que l'on se donne pour les faire
Ad augusta per angusta...
Lacer un corset -- Dans le même esprit, mettre correctement un kimono ou un sari (au hasard…) -- Gravir une montagne -- Un tatouage -- Chauffer l'eau pour remplir une bouillotte -- Partir en voyage : jusqu'au départ, c'est une telle course, il y a tant de choses à faire et à penser, qu'on en vient presque à se demander si tout cela en vaut bien la peine, et si l'on ne serait pas mieux, finalement, tranquille chez soi -- Un pamplemousse -- Un livre dans une langue étrangère qu'on ne maîtrise pas bien -- S'épiler les sourcils -- Ce blog --
samedi 1 janvier 2011
444. Twilight
This also I like --
slow dissolvings
at the end of the day
Grey grey and white
Washed ink and ashes melting
as night enfolds the city