vendredi 27 juin 2008

117. It's the time to disco

It's delicious and
slightly worrying
to go home to bed
at the time the first birds start singing

mercredi 25 juin 2008

116. A part ça...

Je sais que ça ne se fait pas de se plaindre de son job sur internet.

Ca se fait d'autant moins que j'aime mon métier, et que j'ai l'immense privilège de pouvoir en vivre. Je ne me plains pas vraiment, en fait... mais tout de même, il y a des jours où je suis partagée entre le fou rire et la consternation.

Lundi, l'un de mes donneurs d'ordre me contacte : "Une nouvelle traduction, 18 pages, à rendre pour mercredi, ça irait ? Je t'envoie le texte d'ici 16h au plus tard".

Bon, me dis-je -- 3 jours de délai, 18 pages, au vu de ma charge de travail actuelle, c'est largement faisable tant que je reçois le doc dans la journée. Mais lundi passe, puis mardi matin, puis mardi midi, puis mardi soir... toujours pas de texte, malgré deux relances et un coup de fil de ma part. Encore un truc qui tombe à l'eau, me dis-je, ce n'est pas la première fois.

Puis ce matin, à 11h30 très précises, le texte arrive, suivi de la petite phrase : "le délai reste inchangé". Notez la délicieuse ambiguité.

Je renvoie un mail : "'inchangé' c'est-à-dire '3 jours pour m'acquitter de ma tâche', c'est bien ça ?"

"Non, il nous le faut pour ce soir".

Oui.

Ouiouiouiouioui.

A force de tractations et de supplications, j'ai réussi à négocier un délai pour demain "fin de matinée, mais au plus tard, hein !"

J'aime mon métier.

Bon, allez -- sur ce, je vous laisse, j'ai encore 9 pages à traduire, moi.

mardi 24 juin 2008

115. Wishing for a storm


Pictures of rain
on leaves
droplets bouncing
and the sound
a soft drumming
a quickening patter

Also the smell of it
metallic
in my mouth

dimanche 22 juin 2008

114. Sparrow [Edit]


Sparrow, de Johnnie To

Pas un chef d'oeuvre, mais un vrai bon moment : peu de dialogues, des images très belles, magnifiquement filmé (mais ça, je crois que c'est une spécialité de Johnnie To, quoique ce soit le premier film de lui que je voie), un peu sentimental comme on aime...


Tout ce qui fait que j'aime le cinéma asiatique. Et super-drôle, en plus.


[EDIT : J'ai oublié de mentionner la géniale musique ! Et une scène hilarante dans un ascenseur !]

vendredi 20 juin 2008

113. Afternoon nap, interrupted


Slowly adrift
then jerked from sleep
by a car horn
-- like a fish
on a hook

jeudi 19 juin 2008

112. Broken glass


Rage

Such a convenient means of
hiding other
seething roiling boiling
things

mardi 17 juin 2008

111. Page 123


Hop, un p'tit truc de la part de Marion (si elle avait un blog, je ferais un lien, mais là...), histoire de faire la maligne avec la lecture du moment. L'idée, c'est de prendre le livre qu'on est en train de lire, aller à la page 123, 5ème phrase, et recopier les 5 phrases suivantes -- et ensuite, faire passer. Alors here goes :


"Comme le bruit courait que le Prévôt de la Sixième Avenue Tameyoshi se trouvait à Higashi-Sakamoto, ordre fut donné de par Sa Majesté au Gouverneur d'Aki Kiyomori de le rechercher, et celui-ci donc, avec cinq cents cavaliers, par Shiga et Karasaki se dirigea vers Higashi-Sakamoto en longeant le rivage. Tandis qu'ils fouillaient maison après maison, les moines des Trois Tours arrivèrent en masse et les en chassèrent. 'Quand bien même des ennemis de l'Empire s'y tiendraient cachés, il fallait pour les rechercher en ces lieux en prévenir la communauté. Or, que vous les ayez envahis sans crier gare est un procédé inqualifiable ! Nous allons vous chasser sur l'heure !', disaient-ils furieux."


C'est un extrait du Dit de Hôgen, que je viens tout juste de commencer. C'est le premier récit du cycle des Taïra et des Minamoto (le plus célèbre est le Dit des Heike), écrit au 12ème siècle et traduit, dans l'exemplaire que j'ai sous la main, par René Sieffert.


Et voilà... Lecteur qui passez par ici, n'hésitez pas à reprendre le principe, et faites tourner !

lundi 16 juin 2008

110. Choses qui font soupirer

L'ennui -- Remplir des papiers administratifs -- Arriver au sommet d'une montagne, et regarder le paysage tout autour -- Le lundi matin -- La spasmophilie -- Faire la queue -- On a une grosse valise très lourde, que l'on a transportée dans des dizaines d'escaliers et de couloirs du métro, et lorsqu'on arrive enfin à la gare, l'escalator final est en panne -- Les retards de train -- On reçoit une lettre, mais les nouvelles ne sont pas bonnes -- Une déception -- La fin d'une grosse journée de travail.

Un tout petit enfant a beaucoup pleuré ; longtemps après encore, les yeux tout gonflés et le nez rouge, de loin en loin, il est secoué de petits sanglots qui se terminent par de gros soupirs tirés du plus profond de sa poitrine. C'est irrésistible ; il faut le prendre dans ses bras.

dimanche 15 juin 2008

109. The Minotaur takes a cigarette break


The Minotaur takes a cigarette break, de Steven Sherrill

Evidemment, j'ai choisi ce livre à cause de son titre. Je ne suis pas encore arrivée au bout, mais il me plaît bien. Déjà, ce n'est pas de la science-fiction, une sorte d'univers parallèle où les créatures mythiques seraient monnaie courante pour une raison ou pour une autre. J'aurais trouvé ça décevant. On est dans l'Amérique contemporaine, normale ; le Minotaure travaille en cuisine dans un restaurant, et habite un trailer park. Il a des soucis avec ses cornes, la peau sèche sous son poil, du mal à parler à cause de la forme de son larynx, et ainsi de suite. J'aime bien ce réalisme, et aussi la mélancolie qui traverse tout le récit, la tristesse du Minotaure qui, sorti de son labyrinthe, ne trouve plus sa place dans le monde.

C'est aussi très bien écrit, dans une langue précise et claire, plutôt poétique. J'aime bien les auteurs qui n'ont pas peur des mots et de les utiliser.

Un petit extrait, pas très représentatif mais qui reste en mémoire :

"The Minotaur dreams of the past as if it were tomorrow.
Dreams the lament of the sheet-metal worker. Lament. Lament.
Lament for the thick-hide gauntlets that singe against the heat,
that stiffen and split with age, as if they were still flesh.
For the scratch awl and punch. The need for calibration.
For the blueprint. For the malleable heart. For the brittle heart.
For the shear and the press and everything sharp, tongued out on the lathe.
For the give and take of the ball-peen hammer.
For the arc, struck and sustained. The sliver of fire
that finds and claims for its own a piece of my flesh.
For everything that is not soft, and in my life.
For the meadow near Cnossus, where the hyacinth petals
turn and turn out like so many palms refusing applause.
Think of me, Pasiphae, in your moment of cramped ecstasy".

samedi 14 juin 2008

108. Dans les rues


Ces derniers temps, j'ai beaucoup marché dans Paris, et bien m'en a pris, puisqu'au fil de mes pérégrinations, j'ai vu...

- Une racine de gingembre comme une main posée sur le passage piéton
- Une dame en train de siffler, le nez en l'air, pour essayer de nouer la conversation avec le canari dont la cage était posée sur le rebord de la fenêtre, au 3ème étage
- Une moitié de cadavre de pigeon
- Quelques mètres plus loin, l'autre moitié
- Un double arc-en-ciel
- Charlotte Gainsbourg en train d'acheter du pain
- Un unique pétale de rose, un peu abîmé, défraîchi, dont le pourpre était en train de virer au bleu, me faisant penser au système sanguin, à la différence de couleur entre le sang des artères et celui des veines
- Des oeuvres d'Akiza, à ma grande surprise -- je croyais qu'il s'agissait simplement d'une marque de T-shirts
- Charlotte Gainsbourg en train de téléphoner
- Une Japonaise qui était en fait un Japonais. Ou peut-être une Japonaise ? En tout cas, il/elle était tout de noir vêtu(e)
- Vincent Perez
- Un nuage d'orage ressemblant très exactement à une ecchymose toute fraîche
- Un passage couvert dont j'ignorais totalement l'existence
- Un restaurant avec un lion empaillé dans la vitrine

Je me suis aussi beaucoup perdue, mais ça, c'est une autre histoire...

mercredi 11 juin 2008

107. Euro 2008


Shouts, whistles and cries
drifting through my open window
Also long terrible silences, fraught
-- the summer football season has begun

dimanche 8 juin 2008

106. It's been a difficult week

Beneath my eyelids
sleep
like very fine silt

mercredi 4 juin 2008

105. MLF

Vu ce matin dans le métro, une pub pour un quelconque vendeur d'électro-ménager : sous la phrase "Pendant qu'il regarde le foot...", la photo d'un aspirateur, d'une centrale-vapeur et d'une sorbetière.

On progresse, moi je dis, si si, on progresse.

mardi 3 juin 2008

104. Pendant que la sauce tomate réduit

The smooth milk of language
luscious
lifelike
-- essential