vendredi 31 juillet 2009

288. Soir de juillet

Des bruits incertains
et des clameurs étouffées
grimpent à l'assaut de mes murs

Je suis dans la ville des rumeurs confuses

jeudi 30 juillet 2009

287. Pendant la nuit

In my dreams
I paint dolls

lundi 27 juillet 2009

286. 10-second storm

A ma fenêtre
la petite clochette japonaise
annonce le tonnerre

jeudi 23 juillet 2009

285. Juste parce que

... je cherchais un prétexte pour aller revisiter ma bibliothèque.

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"Elle reprit : 'Je t'ai aperçu un soir, à la lueur de mes jardins qui brûlaient, entre des coupes fumantes et mes esclaves égorgés, et ta colère était si forte que tu as bondi vers moi et qu'il m'a fallu m'enfuir ! Puis une terreur est entrée dans Carthage. On criait la dévastation des villes, l'incendie des campagnes, le massacre des soldats ; c'est toi qui les avais perdus, c'est toi qui les avais assassinés ! Je te hais ! Ton nom seul me ronge comme un remords. Tu es plus exécré que la peste et que la fureur romaine ! Les provinces tressaillent de ta fureur, les sillons sont pleins de cadavres ! J'ai suivi la trace de tes feux, comme si je marchais derrière Moloch !'"
G. Flaubert, Salammbô

"Come, reap".
S. King, The Dark Tower, Tome 4: Wizard and Glass

"Moi, ces cavales qui courent partout, cavales échappées, montures fantômes que nulle n'enfourche jamais, ça me laisse rêveuse".
A. Sarrazin, La Cavale

"And in the pool two fishes play
Argent and gules they shine always
Against the green against the grey
They flash upon a summer day"
A.S. Byatt, Possession

"Ils contournaient une succession de petites collines toutes plus gentilles les unes que les autres. Chaque détour les emmenait dans des perspectives où il n'était question que de pins espacés autour de bosquets rutilants en un décorum que le premier venu aurait trouvé royal. Il y avait littéralement de quoi rire".
J. Giono, Le Hussard sur le Toit

"Her mother was pleased that she had done so accurately what she was told to do, but she still wanted to launch her out and away. Mrs Speers was fresh in appearance but she was tired; death-beds make people tired indeed and she had watched beside a couple".
F.S. Fitzgerald, Tender is the Night

"It was but some few days after encountering the Frenchman, that a most significant event befell the most insignificant of the Pequod's crew; an event most lamentable; and which ended in providing the sometimes madly merry and predestinated craft with a living and ever accompanying prophecy of whatever shattered sequel might prove her own".
H. Melville, Moby Dick

"La certitude qu'il n'y a jamais de point final au roman de sa vie, que celui-ci rayonne dans toutes les directions du temps, à la fois vers le passé le plus lointain et vers le plus incertain avenir. Cet encouragement aussi : ne jamais désespérer de ses rêves, les suivre en toute confiance jusqu'au point inouï où ils vous reconduisent vers le récit vrai de votre vie".
P. Forest, La Beauté du Contresens

"On a eu la folie de faire coucher secrètement un homme dans un endroit où il n'aurait jamais dû venir, et voilà qu'il ronfle".
S. Shônagon, Notes de Chevet

Et la dernière, qui n'est pas extraite de ma bibliothèque, mais que je trouve vraiment magnifique :

"The cure for anything is salt water -- sweat, tears or the sea"
K. Blixen/I. Dinesen. (Merci Marion !)

mercredi 22 juillet 2009

284. Hoping for a pillow

Sometimes
it is tempting
to just sink back

lundi 20 juillet 2009

283. Urbanisme

Depuis une semaine
en guise de réveille-matin,
le marteau-piqueur

samedi 18 juillet 2009

282. Quarrel

Numb lips
and a bruised silence
-- at least won't you
talk to me?

mercredi 15 juillet 2009

281. Top 5 de mes passions inavouables

Bon, je pique l'idée du Top 5 à Claire -- faut ABSOLUMENT aller lire les siens, d'ailleurs -- et je dévoile mon côté obscur... avec 5 trucs que j'adore... mais que je n'aborde pas en société, ou alors uniquement avec des initiés. Et en rougissant.

1) La musique "urban asian". Comprenez une fusion entre les basses si subtiles de Pakito et toute l'originalité de la zic bollywoodienne moyenne. Alors d'accord, c'est comme ça qu'on se retrouve à connaître des paroles du type "I want a man that rocks mah world/cuz I need a gangstaaaah" (de l'inimitable Hard Kaur)... mais c'est aussi comme ça qu'on trouve que M.I.A est cool avant que Radio Nova n'en entende même parler.

2) Le style gothique. Ouais ouais ouais. Le cuir, les dentelles et le jais, les clous, les chaînes en argent et le kohl qui coule. J'aime, mais je n'assume pas. Comble d'ironie, tous les automnes les mag de mode nous promettent que "l'hiver sera dark ou ne sera pas" et moralité, c'est tout juste si j'ai le droit de mettre un pull noir (le kohl qui coule, en revanche, je maîtrise assez bien). En fait, moi, si j'avais le choix, je m'habillerais à mi-chemin entre Michael Jackson et Marilyn Manson. Vu ma dégaine actuelle, ça me fait rire à voix haute, et c'est très embarrassant car je suis dans le train.

3) Michael Jackson. Tiens, puisqu'on en parle. Bon, ça c'est récent. Merci Virgin 17 et ses intégrales de clips pendant que je travaille le dimanche après-midi. Mais voilà, les chanteurs morts, c'est une de mes obsessions (surtout s'ils ont un J dans leur nom ou leur prénom). Je connaissais les grands tubes, je suis tombée amoureuse de Bad à 12-13 ans, mais depuis juin j'ai découvert Dirty Diana et The Way You Make Me Feel -- et c'est en boucle dans mon casque. J'ai également appris que la voix féminine sur In the Closet était censée être Madonna, mais que ses paroles avaient été jugées trop suggestives, et qu'elle avait donc été remplacée par... Stéphanie de Monaco. Comment on dit, déjà ? "Coolness fail".

4) PitaTen. Aha ! Des ptits anges avec des ptites zailes, des ptits démons habillés en ptit pyjama panda, des ptites filles avec des ptites zozolles de chat... pas du tout mon truc d'habitude, mais là, voilà. Même si j'ai mal au crâne après 10 mn à cause de leurs ptites voix piaillantes.

5) Keanu Reeves. Mouahahahahaha !!! Speed et Constantine m'emplissent de ravissement. La mine sombre ! Les yeux noirs ! Le refus obstiné de décocher un sourire ! Les one-liners de la mort qui tuent, décochés avec toute l'expressivité d'un menhir au milieu de la lande bretonne en novembre ! Le sublime message anti-tabagisme !! (A signaler quand même que j'aimerais bien m'habiller comme Tilda Swinton/Gabriel -- avec les ailes -- mais en noir. Cf. point 2.) J'en arriverais presque à regretter qu'il ait joué dans un truc aussi cool que Matrix. Pauvre chéri, heureusement que les deux derniers tomes de la trilogie étaient nuls, ça rattrape.

Voilà pour les choses inavouables qui occupent mes soirées. Mais, me direz-vous, si elles sont inavouables, pourquoi les avoues-tu ? Y'aurait-il d'autres trucs encore moins avouables ?

Ma foi... ça dépend de quel point de vue on se place... ;)

OK, d'accord, mais alors des choses encore encore moins avouables ??

Hé oh, ça suffit, là, non ?!

lundi 13 juillet 2009

280. Jam jars on the window sill

The sun
illuminates ghost apricots
suspended in amber

dimanche 12 juillet 2009

279. Storm weather

Everything damp and green and panting
heavy
with the promise of rain

samedi 11 juillet 2009

278. Night is my Make-up

What need have I
of your paints and unguents

When night is there
to brush shadows
along my cheekbones

To powder my skin
with deepest dusk

Why the glitter, why the colours
since darkness suffices
to adorn my brow

-- and stars come sparkling
on the curve of my lips

Oh the gloaming
has secret shades -- look
here on my eyelids
so dusty soft and feather dark

Then the wait for dawn
To wash it all away

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Bon, je n'aime pas trop faire des crossovers comme ça (à l'origine, ça vient de mon autre blog), mais pour une fois... et puis je l'aime bien, alors voilà. Je le mets ici aussi.

mardi 7 juillet 2009

277. Good for the soul

How I love the smell
of freshly-cooked rice
soft and intimate
like warm skin on a summer day

lundi 6 juillet 2009

276. Trait de plume

Ink
bleeding darkness in my palm
as I rinse it drop by drop

vendredi 3 juillet 2009

275. 32°C à l'ombre

Toutes fenêtres ouvertes,
ma voisine tente la méthode Coué
en passant Douce Nuit à plein volume