mardi 15 avril 2014

705. The Haunting of Hill House

The Haunting of Hill House
Shirley Jackson
Ed. Penguin Modern Classics

"No live organism can continue for long to exist sanely under conditions of absolute reality; even larks and katydids are supposed, by some, to dream. Hill House, not sane, stood by itself against its hills, holding darkness within; it had stood so for eighty years and might stand for eighty more. Within, walls continued upright, bricks met neatly, floors were firm, and doors were sensibly shut; silence lay steadily against the wood and stone of Hill House, and whatever walked there, walked alone."

Je sais : quoi, je ne l'avais pas encore lu ?!? Hé ben non. Et j'en suis contente en fait, car si je l'avais découvert au même âge que celui auquel j'ai découvert Stephen King, je pense que je ne l'aurais pas apprécié à sa juste valeur.

L'histoire est classique en tant que telle : une maison hantée où quatre personnes se sont volontairement "enfermées" pour conduire des recherches sur les phénomènes paranormaux qui s'y produisent. Rien ne manque, parquets qui grincent, portes qui se referment, gouvernante revêche, bruits dans la nuit.

C'est terrifiant.

Je pèse mes mots ; j'ai lu pas mal de romans d'horreur, vu des films d'épouvante (y compris japonais et coréens), suivi The Walking Dead -- eh bien ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de tels frissons d'angoisse.

C'est également la première fois que, dans un livre "de genre", je m'arrête pour relire certaines phrases. Le début (en citation ci-dessus) est légendaire ; je le trouve absolument magnifique, une maîtrise totale et une efficacité redoutable dans l'écriture. Le reste est à l'avenant : une alternance de banal et de maléfique où l'on se sent toujours menacé, où le déséquilibre est constant -- et croissant.

Le roman date de 1959 -- difficile de ne pas voir son influence chez S. King ou Neil Gaiman, par exemple. Et même, peut-être, chez H. Murakami : j'ai tout de suite pensé à son Dolphin Hotel, dans Dance Dance Dance.

Et aujourd'hui comme tous les jours depuis que j'ai commencé le livre, je me suis félicitée d'avoir choisi de le lire dans le métro plutôt que chez moi toute seule le soir...

"'What?' Theodora was saying. 'What, Nell? What?'
"God God,' Eleanor said, flinging herself out of bed and across the room to stand shuddering in a corner, 'God God -- whose hand was I holding?'"