lundi 29 septembre 2008

161. Choses moelleuses

Une écharpe pliée, qu'on se met sous la tête pour dormir dans le train, appuyée contre la vitre -- Une serviette posée sur le radiateur, au sortir de la douche -- Une ombre à paupières toute neuve ; bizarrement, quand il y en a plusieurs dans le même boîtier, ça ne donne pas la même impression -- Les quelques minutes de semi-inconscience, juste avant de sombrer dans le sommeil -- Le silence dans une chambre d'hôtel -- Un risotto.

Alors que j'écris tout ça, il me vient à l'esprit que je ne sais pas d'où vient "moelleux"... il y a "moelle", évidemment, mais aussi les "moellons", qui ne sont guère moelleux, justement.

Le dictionnaire étymologique que je consulte me donne le latin medulla comme origine de tout ça -- c'est-à-dire la moelle, et par extension la partie centrale, la meilleure partie de quelque chose. La mie du pain semble venir de là aussi ! On pourrait en faire un random fact...

dimanche 28 septembre 2008

160. Vie de château

Sitting outside on the steps, I see :

Men
Striding purposefully along the gravel path
Strutting around like sharp angry birds
Clambering like bears, shoulders hunched
-- as if to ward off a blow

samedi 27 septembre 2008

159. Mode /delirious/ on*

Départ Paris : 17h45 le 18/10
Arrivée Tokyo : 12h35 le 19/10

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* Sans doute aidée par le fait que j'ai de la fièvre, mal au crâne à tel point que je ne peux plus bouger la tête et environ 45 heures de sommeil en retard.
*2 Egalement, en regardant les plans fournis par l'agence, je m'aperçois soudain que je vais voir des trucs de ouf : le sanctuaire d'Ise... le mont Koya... l'avenue Nijô... Suzakumon... Hahahahaha ! Je marche sur les traces du Genji ! Je mouillerai mes manches de larmes en chantant sous la lune !!

*3 Egalement again, je vais revoir Y., mais ça, c'est une question pour plus tard.
*4 Si je n'étais pas aussi décalquée, je n'aurais jamais écrit la phrase ci-dessus. Enfin, surtout, je ne l'aurais jamais laissée... enfin, voilà... et si j'allais me coucher, moi ?

lundi 22 septembre 2008

158. The Lady of Shalott

I am half-sick of shadows, said the Lady of Shalott
-- Alfred Tennyson

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I am half-sick of shadows
and of their warm web squirming on my unawake skin
I yearn for the hard touch of crude realness
like a princess gone begging in her streets

Verily my stomach aches for food more bitter to chew
sweet dreams have gone stale in my bloated throat

And yet a block of unattended desires restrains my ankles

I am half-sick of shadows
the other lies comfortably entombed in their sickly-soft embrace

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Hahaha, Tennyson doit se retourner dans sa tombe ! Encore un fantôme littéraire au pied de mon lit...

dimanche 21 septembre 2008

157. Miscellaneous

Wrought iron and wild flowers
moutains and monsters
beasts kisses and diamond rings
-- under the everyday skin
to each his/her own

vendredi 19 septembre 2008

156. A list of Barcelona


- Manger du pan con tomate* en terrasse, en attendant que la tortilla arrive avec le jamon serrano
- Des ruelles sombres et lumineuses à la fois, où se perdre avec une découverte à chaque tournant
- Un lézard courant sur les mosaïques du Parc Güell
- Trouver la Sagrada Familia pas terrible-terrible
- Le soleil !
- Flâner dans le marché, en bavant comme Homer Simpson devant le jambon... les pastèques... les bonbons... les turrones... le jambon... les fruits de mer aliens... les oranges... le fromage... le jambon...
- Les incroyables portes, usées, patinées, écaillées, portant la trace de tous ceux qui les ont poussées
- Les cages où les oiseaux font concurrence aux artistes de rue sur les Ramblas
- Les gargouilles du Barrio Gotico
- Dévaliser Desigual, Camper et Custo (hé oui, j'ai craqué à l'aéroport)
- Ecouter les Espagnols parler comme on boit un verre de sangria

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* Ou pan de tomata, comme on l'appelle dans certains quartiers très localisés de Barcelone.

mardi 16 septembre 2008

155. Retour d'Espagne

Le soleil
sur une aile
et sur l'autre
la lune

mercredi 10 septembre 2008

154. Quelques grammes de tendresse

Je l'aime bien
ce businessman en costume-cravate qui transporte,
toute droite dans le panier de son Vélib',
une orchidée blanche

mardi 9 septembre 2008

153. Ikiningyô -- The Third Dream

And so I dream
through red and purple
light --

a flutter a whisper a warmth
spreading strange and halting
pain

It moans --
they say -- it moans

A seed has been planted in my flesh
I can feel it
slowly unfurling

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Oui, perspicaces lecteurs qui suivez sans le moindre doute la plus petite virgule que je mets en ligne, vous avez bien vu, il manque un rêve... mais il est encore moins présentable que celui-là, alors je le garde caché pour l'instant.


vendredi 5 septembre 2008

152. Contes d'Ise

Contes d'Ise
Ed. Gallimard, collection Connaissance de l'Orient
Trad. G. Renondeau

Pour résumer le début du conte, c'est un homme qui fréquente une dame habitant Gôjô (une grande avenue de Kyôto) -- enfin, qui fréquentait cette dame, puisqu'il ne peut plus la voir étant donné qu'il n'a pas le droit d'aller où elle se trouve (tout ça est très mystérieux). Et donc...

"A la première lune de l'année suivante, les pruniers étant en pleine fleur, l'homme retourna à Gôjô pour y retrouver les souvenirs chers de l'année passée. Il regarda debout, il regarda assis : rien ne ressemblait à ce qui était l'an passé. Pleurant à chaudes larmes il se coucha sur le plancher grossier jusqu'à ce que la lune descendît de l'horizon et, se remémorant le passé, il composa [ce poème] :

La lune n'est plus la même
Le printemps n'est plus
Le printemps d'autrefois
Moi seul
N'ai pas changé
.

Tels sont les vers qu'il écrivit. Lorsque l'aurore parut, pleurant, pleurant, il s'en retourna."

C'est sur ces mots que l'histoire se termine. Les Contes d'Ise, c'est une suite de très courts récits écrits on ne sait pas trop en quelle année (entre 905 et 954, en gros), par on ne sait pas trop qui. Et celui-çi me plaît énormément, je ne sais pas pourquoi -- je trouve qu'il est vraiment très japonais, tant dans le fond que dans la forme. Assez ridicule, comme point de vue, mais on ne se refait pas.

mercredi 3 septembre 2008

151. Quand j'étais petit je n'étais pas grand

Dans la rue un tout petit enfant, le bras tendu à la verticale,
essayait d'attirer l'attention de son père

Il pointe du doigt il pointe
mais rien dans le ciel rien sauf
le miracle des nuages

lundi 1 septembre 2008

150. Un vrai bas-bleu

Je suis en train de lire "Cahiers d'études japonaises : autour du Genji Monogatari"

A la fin je me lasse
des grilles des prismes des filtres --
je décide de relire
l'original