The Minotaur takes a cigarette break, de Steven Sherrill
Evidemment, j'ai choisi ce livre à cause de son titre. Je ne suis pas encore arrivée au bout, mais il me plaît bien. Déjà, ce n'est pas de la science-fiction, une sorte d'univers parallèle où les créatures mythiques seraient monnaie courante pour une raison ou pour une autre. J'aurais trouvé ça décevant. On est dans l'Amérique contemporaine, normale ; le Minotaure travaille en cuisine dans un restaurant, et habite un trailer park. Il a des soucis avec ses cornes, la peau sèche sous son poil, du mal à parler à cause de la forme de son larynx, et ainsi de suite. J'aime bien ce réalisme, et aussi la mélancolie qui traverse tout le récit, la tristesse du Minotaure qui, sorti de son labyrinthe, ne trouve plus sa place dans le monde.
C'est aussi très bien écrit, dans une langue précise et claire, plutôt poétique. J'aime bien les auteurs qui n'ont pas peur des mots et de les utiliser.
Un petit extrait, pas très représentatif mais qui reste en mémoire :
"The Minotaur dreams of the past as if it were tomorrow.
Dreams the lament of the sheet-metal worker. Lament. Lament.
Lament for the thick-hide gauntlets that singe against the heat,
that stiffen and split with age, as if they were still flesh.
For the scratch awl and punch. The need for calibration.
For the blueprint. For the malleable heart. For the brittle heart.
For the shear and the press and everything sharp, tongued out on the lathe.
For the give and take of the ball-peen hammer.
For the arc, struck and sustained. The sliver of fire
that finds and claims for its own a piece of my flesh.
For everything that is not soft, and in my life.
For the meadow near Cnossus, where the hyacinth petals
turn and turn out like so many palms refusing applause.
Think of me, Pasiphae, in your moment of cramped ecstasy".
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