Une fois n'est pas coutume sortie à St. François-Xavier
le soleil dans les yeux c'est le printemps
aujourd'hui seulement
Dans le square d'Ajaccio des haillons de neige sale
attendent de fondre au pied du Général Gouraud
je laisse les Invalides derrière moi et les canons
du Musée des Armées pointés dans le dos
je descends l'esplanade
A hauteur de l'Ambassade d'Autriche ça sent
la viande grillée et je retrouve l'Ambassade de Finlande
à sa place
Place de Finlande
Puis le Pont Alexandre III avec à chaque extrémité
une mariée
en mantelet de fourrure ses volants de tulle
traînant dans le sel et l'humide
Et au milieu, une gerbe de l'Ambassade d'Azerbaïdjan
-- décidément qu'y a-t-il aujourd'hui avec les ambassades --
Le Grand Palais le Petit Palais les Champs-Elysées
que je ne voulais pas emprunter mais comment faire sinon
L'Obélisque et un détour par la Librairie des Jardins
les Tuileries que je ne vois pas
car je regarde le Louvre
-- sauf Thésée une mouette sur la tête
Depuis tout à l'heure des allégories me font de l'œil
à tous les coins de toit
mais moi aussi
moi aussi héroïque
brièvement
des étendards plein la tête dans les jardins du Palais-Royal
mon manteau ouvert claquant autour de mon ombre
je regarde l'Opéra maintenant
-- Apollinaire Zola --
dans la ruelle un cuisinier sort ses poubelles en chantant
Au garde-à-vous rue de la Paix
je prends enfin le temps de me moucher
Les vitrines inaccessibles pour une fois
je m'en fiche je suis ce corbeau
qui se lisse les plumes devant le Théâtre Athénée
dans sa coquille de façades
je traverse au rouge
dans les rues désertées je suis la seule
à savoir où je vais j'évite
les photographes les poussettes
je marche dans les flaques
je regarde le ciel à travers la résille des arbres
et puis enfin là revenue
Regardant mes chaussures maculées de boue blonde
et l'ampoule qui enfle sur mon talon droit
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