Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
Elena Janvier
Ed. Diffusion Seuil
Au Japon, c'est difficile de faire des mots croisés. Quand on ne parle pas japonais en tout cas.
Une sorte de coup de foudre total pour ce bouquin acheté presque par hasard -- parce que d'habitude, c'est le genre d'ouvrage qui m'énerve, trop souvent bourré de clichés.
Tout fout le camp : si on en croit Sei Shônagon, à l'époque de Heian, le premier jour de l'an, les jeunes filles pouvaient goûter l'élixir de longue vie destiné à l'empereur. C'était la belle vie.
En fait, c'est plutôt une sorte de réponse au bouquin du Père Frois, Européens et Japonais -- à la sauce 21ème siècle. Le principe même de ce petit livre me ravit littéralement.
Il y avait Tan Yu. Il a peint des tigres, on peut les voir lorsqu'on visite le Nanzen-ji, à Kyoto. Lui n'avait jamais vu de tigre.
Il n'y a pas que cette sorte d'humour tendre et absurde ; il y a aussi des observations pleines de poésie et pas si légères qu'il n'y paraît.
Dans n'importe quel pays du monde, on finit toujours par tomber en centre-ville sur des gougnafiers qui jouent "El Condor pasa" en play-back, tout ça déguisés en Indiens. Ceux de Kyoto sont tous les samedis soirs à l'intersection Shijo-Kawabata. Penser qu'ici on allait pouvoir y échapper, c'est ce qui s'appelle se mettre la flûte de Pan dans l'oeil.
C'est vrai !!
Au Japon, c'est dur. En France aussi.
Ca aussi, c'est vrai.
Au Japon, on va au théâtre à onze heures du matin jusque vers cinq heures de l'après-midi, en laissant ses chaussures au vestiaire. En France, on va plutôt au théâtre le soir et il est assez rare, somme toute, qu'on assiste à la représentation en chaussettes. Au kabuki, les spectateurs interpellent les acteurs pendant qu'ils jouent. En France, quand ça arrive, c'est que le spectacle est un bide.
Il me fait aussi monter aux yeux des larmes de "nostalgie" -- même si c'est un terme un peu exagéré au vu de la durée totale de mes séjours au Japon.
La ligne parisienne 63 mène de la gare de Lyon à la porte de la Muette. A Tokyo elle vous promène de Shibuya à Nakano (il y en a pour des heures).
J'aime bien quand un livre rassemble, au lieu de disséquer, comparer, séparer.
2 commentaires:
Je l'avais acheté sur un coup de coeur pour en lire de petits morceaux chaque soir, histoire de m'imprégner un peu de cette terre que je n'ai même pas encore pu visiter. Et résultat, je l'ai dévoré en entier, d'une seule traite. :)
En plus il se lit super-vite !! ^__^
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