Depuis l'aube
je l'attends
-- l'étoile du soir
"Règle générale, j'ai rapporté ce que j'avais observé de curieux dans le monde ; mais j'ai choisi, de même, ce qui me semblait de nature à montrer la splendeur des hommes, et j'ai parlé encore des poésies, des arbres, des herbes, des oiseaux et des insectes." -- Sei Shônagon, Notes de Chevet
vendredi 27 avril 2012
mardi 24 avril 2012
565. 10 choses qui me manquent en ce moment
- Un éclair à la vanille. C'est quoi le principe bizarre, en région parisienne, qui consiste à dire que les seuls vrais parfums d'éclair sont café ou chocolat -- ou chocolat-marshmallow, pistache-framboise, mangue verte-cornichon, ou n'importe quoi d'autre SAUF vanille ?
- Quelqu'un de plus grand que moi qui me prenne dans ses bras, juste comme ça.
- Une étole pile de la bonne nuance de vert pour aller avec ma robe lors du mariage auquel je vais en juin.
- Ma famille.
- Assez de volonté pour entamer le grand ménage décennal de mon appart'. La motivation y est, mais le passage à l'acte, ouille.
- Le Tome 1 de A Song of Ice and Fire. Je ne sais pas où je l'ai fourré. (Sans doute que le point précédent aiderait dans ce domaine...)
- Des montagnes au bout de la rue, sur l'horizon.
- Quelques heures de vrai sommeil.
- Une ampoule pour remplacer celle qui a rendu l'âme dans mon couloir -- me forçant à tâtonner tous les matins pour trouver mes clés, mon bouquin, mon autre chaussure, mon écharpe noire enfouie sous mon manteau noir dans un recoin noir.
- Mon Starbucks préféré de l'univers.
vendredi 20 avril 2012
564. Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
Elena Janvier
Ed. Diffusion Seuil
Au Japon, c'est difficile de faire des mots croisés. Quand on ne parle pas japonais en tout cas.
Une sorte de coup de foudre total pour ce bouquin acheté presque par hasard -- parce que d'habitude, c'est le genre d'ouvrage qui m'énerve, trop souvent bourré de clichés.
Tout fout le camp : si on en croit Sei Shônagon, à l'époque de Heian, le premier jour de l'an, les jeunes filles pouvaient goûter l'élixir de longue vie destiné à l'empereur. C'était la belle vie.
En fait, c'est plutôt une sorte de réponse au bouquin du Père Frois, Européens et Japonais -- à la sauce 21ème siècle. Le principe même de ce petit livre me ravit littéralement.
Il y avait Tan Yu. Il a peint des tigres, on peut les voir lorsqu'on visite le Nanzen-ji, à Kyoto. Lui n'avait jamais vu de tigre.
Il n'y a pas que cette sorte d'humour tendre et absurde ; il y a aussi des observations pleines de poésie et pas si légères qu'il n'y paraît.
Dans n'importe quel pays du monde, on finit toujours par tomber en centre-ville sur des gougnafiers qui jouent "El Condor pasa" en play-back, tout ça déguisés en Indiens. Ceux de Kyoto sont tous les samedis soirs à l'intersection Shijo-Kawabata. Penser qu'ici on allait pouvoir y échapper, c'est ce qui s'appelle se mettre la flûte de Pan dans l'oeil.
C'est vrai !!
Au Japon, c'est dur. En France aussi.
Ca aussi, c'est vrai.
Au Japon, on va au théâtre à onze heures du matin jusque vers cinq heures de l'après-midi, en laissant ses chaussures au vestiaire. En France, on va plutôt au théâtre le soir et il est assez rare, somme toute, qu'on assiste à la représentation en chaussettes. Au kabuki, les spectateurs interpellent les acteurs pendant qu'ils jouent. En France, quand ça arrive, c'est que le spectacle est un bide.
Il me fait aussi monter aux yeux des larmes de "nostalgie" -- même si c'est un terme un peu exagéré au vu de la durée totale de mes séjours au Japon.
La ligne parisienne 63 mène de la gare de Lyon à la porte de la Muette. A Tokyo elle vous promène de Shibuya à Nakano (il y en a pour des heures).
J'aime bien quand un livre rassemble, au lieu de disséquer, comparer, séparer.
mardi 17 avril 2012
mardi 10 avril 2012
562. Sommeil (complet)
I.
La nuit le corps ne se reconnaît plus
En chien de fusil le bras sur les yeux
tes os penses-y -- en bataille
II.
Sous tes paumes tes flancs s'élargissent
Liberté ô royaume -- qui charrie ton sang
La nuit le corps ne se reconnaît plus
III.
La nuit le corps ne se reconnaît plus
Estuaires au pli de ton coude -- deltas aines
si accueillants au reflux de tes nerfs
IV.
Dissoutes dans le tiède où sont tes frontières
-- au-delà des territoires où ta pensée t'égare
La nuit le corps ne se reconnaît plus
vendredi 6 avril 2012
561. Get hold of a skull
J'ai trouvé un article parfaitement fascinant dans le Guardian. Comme il s'agit de listes, j'en mets un extrait ici...
"On the Utilities. Spectacles with case, firestick, fork, bistoury [a surgical knife], charcoal, boards, sheets of paper, chalk, white wax, forceps, pane of glass, fine-tooth bone saw, scalpel, inkhorn, penknife.
"Get hold of a skull. Nutmeg.
"Observe the holes in the substance of the brain, where there are more of less of them.
"Describe the tongue of the woodpecker and jaw of a crocodile.
"Give measurement of the dead using his finger [as a unit].
"Get your books on anatomy bound. Boots, stockings, comb, towel, shirts, shoelaces, penknife, pens, a skin for the chest, gloves, wrapping paper, charcoal."
Il s'agit de la to-do list de Léonard de Vinci, avant un voyage à Pavie ; je la trouve extraordinaire. On dirait un poème… et j'aimerais bien que la mienne, de to-do list, soit aussi intéressante. (Get hold of a skull !)
jeudi 5 avril 2012
mardi 3 avril 2012
559. Giboulée d'avril
Métallique et douce cependant
juste là au fond de la gorge
-- la pluie est tombée
dimanche 1 avril 2012
558. A part ça...
Alors : Ewan McGregor en costard. Ewan McGregor en jogging moulant. Ewan McGregor en blouson de motard. Ewan McGregor en jeans et t-shirt noir. Ewan McGregor en col roulé noir. DEUX Ewan McGregor à la fois.
Et Djimon Honsou.
Moi je dis : merci The Island.