jeudi 28 février 2008

65. Examinee Registration number 6190101-30276, reloaded

... Ceux qui sont admis au Japanese-language proficiency certificate niveau 3 avec un score de 300/400 !*

Je suis trop trop TROP contente !

* cf. Note 17...

mercredi 27 février 2008

64. En lisant, en écrivant

En lisant, en écrivant (Julien Gracq)

"Un livre qui m'a séduit est comme une femme qui me fait tomber sous le charme : au diable ses ancêtres, son lieu de naissance, son milieu, ses relations, son éducation, ses amies d'enfance ! Ce que j'attends seulement de votre entretien critique, c'est l'inflexion de voix juste qui me fera sentir que vous êtes amoureux, et amoureux de la même manière que moi : je n'ai besoin que de la confirmation et de l'orgueil que procure à l'amoureux l'amour parallèle et lucide d'un tiers bien disant. Et quant à l''apport' du livre à la littérature, à l'enrichissement qu'il est censé m'apporter, sachez que j'épouse même sans dot. Quelle bouffonnerie, au fond, et quelle imposture, que le métier de critique : un expert en objets aimés ! Car après tout, si la littérature n'est pas pour le lecteur un répertoire de femmes fatales, et de créatures de perdition, elle ne vaut pas qu'on s'en occupe".

Comme à chaque fois que je lis un commentaire littéraire -- la constatation que je ne sais rien ; et non seulement je ne sais rien, mais je ne comprends rien ! C'est assez décourageant. Mais en même temps, quel bonheur de lecture... et se dire qu'on va relire Salammbô, Le Rouge et le Noir, Madame Bovary, et peut-être même Les Chouans avec un oeil neuf !

mardi 26 février 2008

63. Life is short, but it is wide

My friends
I know them
I know their hearts
and the ways to please them
-- and yet
they always surprise me

mardi 19 février 2008

62. A travers le rideau

La lumière à la fenêtre de mon voisin !
Et moi qui croyais
être en train de regarder la lune...

dimanche 17 février 2008

61. Choses douces-amères

Manger une nectarine au bord de la mer -- Un long séjour chez des gens qu'on apprécie se termine ; on est content de rentrer chez soi, mais triste de partir -- Un verre de jus "mandarine-yuzu" de Fruité -- Par fatigue, on a décidé de ne pas aller à une fête ; alors qu'on est confortablement installé chez soi, on pense malgré tout aux réjouissances qui se déroulent ailleurs -- Du chocolat à l'orange -- En faisant du rangement, on tombe sur les lettres de quelqu'un qu'on a aimé autrefois -- Se coucher tôt -- Les larmes qu'on verse en regardant un film, un opéra, une pièce de théâtre ou un ballet.

On a fait une bonne action en toute discrétion, qui nous a beaucoup coûté ; personne ne sait qu'on en est l'auteur, mais dans une toute petite partie de soi, on espère que quelqu'un l'a remarqué malgré tout. Réflexion faite, dans ce cas, l'amertume même est douce.

samedi 16 février 2008

60. Métempsycose

J'aimerais bien être
une fille en manteau rouge et talons hauts
qui chercherait ses clés dans son sac
en attendant que le feu passe au vert

mercredi 13 février 2008

59. Random fact: les oreillers

J'ai appris que le mot makura -- l'équivalent japonais d'un oreiller -- proviendrait en fait de tama no kura, "réservoir à âme". Dans la mesure où on passe un tiers de notre vie à dormir, il semblait raisonnable de penser qu'une partie de notre âme demeure dans notre oreiller.

Ma source concernant cette hypothèse linguistique n'est pas très fiable, donc je ne sais pas si elle est vraie -- mais en tout cas, elle constitue une explication assez convaincante de l'état d'hébétude zombiesque qui s'empare de moi tous les matins dès que je quitte mon oreiller.

mardi 12 février 2008

58. Dissection

Cutting
The first layer
Translucent and papery
crinkling -- almost
gossamer parchment and butterfly wings

Cutting
The second layer
Smooth ivory
thicker -- dully glistening
slightly indented where fingertips pressed

Cutting
The third layer
Chewy and solid
sinewy yet not so -- fibrous
its solid pink saturated in deeper red

Cutting
The fourth layer
Hard nakedness
slippery satiny soft -- wood
bleached by salt and sand and sun

Cutting
No more layers
at last
you find -- a spark

dimanche 10 février 2008

57. Xīn nián hǎo

C'est l'année du Rat, dit-on.
Ayons une pensée émue pour le chat...

vendredi 8 février 2008

56. Choses irritantes

Les gens qui s'arrêtent juste devant les escalators -- On a mis un vêtement aux manches un peu larges, et elles se prennent dans toutes les poignées de portes -- Exceptionnellement, on a décidé de se coucher tôt ; on a fini tout ce qu'on avait à faire, le lit est fraîchement refait, l'oreiller retapé... et voilà que les voisins ont organisé une fête -- Rentrant tard le soir, on se réjouissait de manger tel ou tel plat, mais en arrivant chez soi, il manque un ingrédient crucial -- Se cogner la tête -- Aux heures de pointe, le métro s'arrête, ne repart pas, on ne sait pas pourquoi ; dans le wagon, les gens s'impatientent, tandis que de plus en plus de personnes en profitent pour monter à bord -- On a acheté un livre, et suite à une erreur d'impression, plusieurs pages sont manquantes -- On s'est levé trop tard, mais on a fait mille efforts pour rattraper le temps perdu ; et voilà que le métro est en retard -- Des vêtements qui s'abîment sitôt qu'on les a portés -- On a organisé tout son coucher, avec un verre d'eau à son chevet, un bon livre, assez de couvertures pour se tenir chaud. A peine est-on confortablement installé qu'on s'aperçoit qu'on a oublié son réveil, de l'autre côté de la pièce -- On décide de ne pas emporter son parapluie ; à peine a-t-on fait dix pas dehors qu'il se met à pleuvoir.

jeudi 7 février 2008

55. Besoin de calme...

... après qu'un nombre incalculable de personnes vous a pris la tête toute la journée ?

Partez en Mongolie !




mercredi 6 février 2008

54. Au crépuscule

En levant les yeux
la surprise de l'indigo lavé du couchant
au-dessus de la brume orange des réverbères

mardi 5 février 2008

53. Métro boulot dodo

The tedium of
plodding behind gawky tourists
along endless hallways
when all you want to do is
go home home home

lundi 4 février 2008

52. Pont Alexandre III

Watching the Seine go by

Gathering thoughts like fish in a net
-- thinking how easy it is to fall from grace

Remembering wet footprints in the bathroom
and shared breakfasts

dimanche 3 février 2008

51. Choses que je ne peux faire qu'en restant chez moi

Lire quatre bouquins à la fois et en choisir un cinquième pour quand j'aurais fini le troisième -- Regarder un DVD en mettant la tête sur le coussin rouge et les pieds sur le coussin vert, de l'autre côté du canapé, près du radiateur -- Décider de passer la journée au lit ; me lever, parce que l'idée de paresse se suffit à elle-même -- Me déhancher sur Groove Armada, volume à fond en son surround et basses poussées au maximum -- Attraper mal au dos illico et me rasseoir en décidant que Sigur Ros, c'est bien aussi -- Travailler jusqu'à 4h30 du mat' et me coucher avec le sentiment du devoir accompli -- Trier mes CD par ordre alphabétique, décider que c'est idiot et les reclasser par catégories -- Essayer toutes mes fringues pour voir comment elles vont avec mes nouvelles chaussures -- Regarder l'intégrale de Fruits Basket en une journée, sauf les deux derniers épisodes -- Les regarder quand même, en épuisant tous les mouchoirs de la maison -- Fumer une cigarette en buvant un verre de vin toute seule à la fenêtre le vendredi soir -- Poser mes clés et mon courrier sur le meuble dans le couloir -- Inviter du monde.

samedi 2 février 2008

50. Conjecture

Parfois je me demande
-- Si c'était ce soir
que des extra-terrestres débarquaient ?