Grignoter le quignon de la baguette en rentrant de la boulangerie -- Un baiser -- La pluie -- Aider un inconnu ; rien d'héroïque ni de dramatique, juste tenir une porte, porter une poussette dans les escaliers. Ou encore, dire merci à la caissière en le pensant -- La gentillesse -- Un bol de riz blanc, mangé à la japonaise : tout chaud, un peu collant, sans aucun assaisonnement -- Dormir au chaud -- Une chèvre du Cachemire -- Un après-midi, on se rend compte qu'on a du temps pour soi : pas de travail, pas de ménage, pas de tâche urgente, tout est réglé. Et on peut décider, tranquillement, ce qu'on va faire de ce temps. Peut-être rien, au fait.
Quand j'étais plus jeune, j'ai eu un job d'été comme serveuse dans une ferme-auberge. Il ne s'agit pas de jouer les Cosette parce que ce n'était de loin pas un calvaire (en fait j'y ai même travaillé deux années de suite), mais je dormais dans une chambre minuscule, sans chauffage, équipée d'un lavabo avec juste le robinet d'eau froide ; le lit était trop petit pour moi, je n'arrivais pas à dormir parce que mes jambes me faisaient mal après avoir passé la journée à courir en tous sens ; et à mesure que l'automne avançait, il fallait gratter le givre sur ma fenêtre... Mais tous les matins à l'aube, en ouvrant mes volets, je pouvais voir les montagnes et la brume qui se dissipait lentement entre les arbres.
2 commentaires:
Haha, je vois trop bien les chèvres du Cachemire super snooty. "Casse-toi de mon chemin, lapin, je suis destinée aux catwalks du monde entier, moi".
Haha mais c'est ça le truc : les chèvres du Cachemire, en fait, elles sont carrément racho avec des affreux poils tout emmêlés qui traînent par terre. On dirait des caniches avec des dreads. (Remarque, peut-être qu'intérieurement elles ont une très haute idée de leur valeur).
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