Par quels détours entrevus
nous glisser jusqu'au ciel
et là
nus, édentés, tremblants,
dévorer l'extase
et n'en jeter que les os
"Règle générale, j'ai rapporté ce que j'avais observé de curieux dans le monde ; mais j'ai choisi, de même, ce qui me semblait de nature à montrer la splendeur des hommes, et j'ai parlé encore des poésies, des arbres, des herbes, des oiseaux et des insectes." -- Sei Shônagon, Notes de Chevet
Par quels détours entrevus
nous glisser jusqu'au ciel
et là
nus, édentés, tremblants,
dévorer l'extase
et n'en jeter que les os
Traverser la rue même quand le feu est vert pour les voitures, pas de problème. Traverser la rue en dehors des clous, pas de problème non plus. Traverser une autoroute à pied, déjà fait. Traverser le principal carrefour de Katmandou -- six rues se croisant sans aucune signalisation d'aucune sorte -- entre les camionnettes bringuebalantes, les vieux taxis, les scooters fous, les camions ultra-polluants, les vélos surchargés et les vaches nonchalantes, fait aussi.
Par contre... traverser la rue quand c'est rouge à la fois pour les voitures ET pour les piétons (un intervalle particulièrement long en région parisienne), impossible. Je fais un blocage. Je suis sûre que les voitures vont démarrer à tout instant et m'écrabouiller sans la moindre pitié (oui, parfaitement, m'écrabouiller).
Et je reste donc plantée là, mortifiée, à attendre que le bonhomme passe au vert tandis qu'un petit papi traverse tout doucement, tranquillement, à pas de tortue, sous le nez des voitures immobiles -- en autant de temps que j'en mettrais à couvrir trois fois la distance.
Here I dream
Ah yes
Long slow dreams -- like drowning --
Of cobwebs and green water behind my eyes
cottonwool and rust on my nonexistent tongue
Suddenly shot through by
a swiftness
glancing
through the air
muffled and sticky
on my porcelain skin
Bon... ce n'est qu'une ébauche, je n'en suis pas franchement satisfaite... il faut retravailler, et j'ai des idées pour quatre rêves en tout, mais peut-être que j'abandonnerai tout le projet pour cause d'intolérable prétention. A voir...
Une paire de chaussures à talons hauts posée sur le parquet -- Les ombres -- Une personne très habile à ce qu'elle fait, concentrée sur son travail ; quelle que soit la tâche accomplie, c'est toujours très élégant -- Une longue robe noire -- Le thé -- Un livre -- Une veste dont la doublure est très jolie -- S'acheter un bouquet de fleurs, sans aucune raison particulière -- Des macarons Ladurée -- La traduction française des Notes de Chevet par A. Beaujard -- Une pivoine, blanche de préférence -- Dans un bol vert pâle, on a coupé des fraises bien mûres ; le sucre dont elles ont été saupoudrées a commencé à fondre, et scintille sur la chair des fruits -- Un petit coffret de bois incrusté de nacre -- Un bracelet jonc en or blanc -- La musique de Verdi -- Un lit tout blanc dans lequel personne n'a encore dormi.
Alors*. Dans la vie, je suis allergique. Aux fleurs, aux graminées, aux poils de chien, aux poils de chat, aux poils de cheval, à la poussière, aux moisissures et aux fruits frais. Certains fruits frais. Surtout les pêches et les nectarines. Or j'adore les pêches et les nectarines.
C'est là qu'entre en jeu mon tout nouveau mixeur plongeant. Et mon cerveau diabolique.
Car en mélangeant des quartiers de pêche fraiche et des fraises (auxquelles je ne suis pas -- encore -- allergique) et du yaourt et un peu de citron... et en mixant le tout... on obtient un délicieux smoothie.
Et si je l'avale à la paille, mon organisme, avec la même obstination nigaude qu'il met à considérer le moindre grain de pollen comme un microbe ultra-agressif, pense qu'il est en train d'absorber un bête yaourt aux fruits. Alors que non ! Je suis en fait en train de consommer PLEIN DE PECHES ! Et des VITAMINES ! DES VITAMINES ENCORE VIVANTES !**
Haha! Bet you didn't see that coming!
Et grand merci à Marion et Vincent, sans qui je n'aurais jamais pu mettre ce plan démoniaque à exécution.
*Se pourrait-il que je n'aie rien à dire aujourd'hui ? Ma foi oui, ça se pourrait bien !
** Quoi, "les vitamines ça 'meurt' pas" ?
Je déteste les cliffhangers à la fin des saisons. En particulier quand il s'agit de CSI Las Vegas. Et de Sara Sidle.
- En terrasse, il y a aussi des non-fumeurs.
- En fin de journée, le tonnerre gronde et une brusque giboulée vous surprend, en manches courtes et sans parapluie.
- C'est la saison de la liberté pour les bébés, tout pâlots et rondouillards, hilares dans leur poussette, les doigts de pied en éventail.
- Les filles ont des sparadraps partout sur les pieds dans leurs sandales à lanières.
- Il n'y a plus besoin de couette, la nuit -- ou presque.
- On ne sait jamais jamais quoi mettre le matin.
- On scrute le moindre moineau de base, en espérant voir la première hirondelle. Qui, c'est pourtant bien connu, ne fait pas le printemps.
- Dans le métro, les gens sont marginalement moins énervés... au moins jusqu'en juillet, saison des grandes sueurs.
- Tout à coup, c'est le Festival de Cannes, Roland-Garros, le Tour de France...
- Le matin, j'ai déjà éternué trois fois avant même d'avoir ouvert les yeux.
OK, so I know there are...
... flocks of sheep...
... schools of fish...
... swarms of bees...
But today I learnt that one can also say...
... a murder of crows...
... a knot of octopus (octopi ?)...
... an ostentation of peacock...
And I'm asking, what next ?
A giggle of schoolgirls ?
An officiousness of entrepreneurs ?
An iPod of teenagers ?
Lying in the dark
I can hear
a faint buzzing
Possibly the ghost of the bee
I found dead this morning
on my pillow
Avec le printemps, mes allergies sont revenues ;
hier, j'ai fait une grosse crise d'asthme
Dans mon poumon droit
ronfle, gratte et crisse
une toute petite araignée
Ayé, la traduction du livre est terminée ! Relecture, correction et point final !
En fait, j'ai envoyé les textes il y a quelques heures déjà, mais à la fin la seule vue du clavier me donnait la nausée, il a fallu attendre un peu (et boire un coca).
Hm... un peu tristoune, moi -- et tout ça pour un livre sur l'économie américaine !
C'est toujours pareil, avec les longs projets -- on commence pleine d'enthousiasme, on prend le rythme de croisière, puis il y a le stress, les doutes, les soirées à travailler, les week-ends aussi, le rush de fin...
Et maintenant me voilà les mains vides.