The Flame Alphabet
Ben Marcus
Granta Books
Such erasure of one's appearances, how can it not seep into the interior, even a little bit? What treaty is it that finally separates those two territories, the hard resolve of our exteriors and the terrible disaster on our insides?
Je n'ai pas du tout aimé ce livre. D'habitude quand je n'aime pas je n'en parle pas, je ne vois pas trop l'utilité -- mais celui-ci est assez singulier et intrigant pour lui consacrer un post quand même.
C'est de la science-fiction en quelque sorte -- l'histoire d'un monde où le langage devient toxique, d'abord par les enfants, qui rendent leurs parents malades en parlant ; puis la maladie se répand, plus personne ne peut communiquer, même l'écriture contamine les lecteurs. La première partie du roman est consacrée à la description du phénomène par le narrateur (marié, avec une fille), la deuxième se déroule dans une sorte de laboratoire où un mystérieux professeur/gourou fait des recherches pour tenter de trouver un remède à la maladie -- avec la coopération pas franchement volontaire du narrateur.
Honnêtement, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. On ne peut même pas dire que l'histoire soit une métaphore puisque tout est là : trop de communication tue. Rien n'est expliqué, rien n'est justifié ; j'ai trouvé le tout à la fois terriblement agressif et complètement vague. Quand je ne comprends pas un livre, c'est souvent "de ma faute" -- pas les bons repères culturels, pas assez d'application ou de patience pour suivre le raisonnement, etc. Mais là... je ne crois pas que ce soit le cas.
Il y a certes des trouvailles -- le langage "mort" s'accumule en sel dans les rues, par exemple, ou encore la phrase ci-dessus -- la seule qui m'ait touchée dans tout le livre. Aucune idée n'est poursuivie jusqu'à la fin, c'est comme si l'auteur soulevait des objets, les examinait un peu puis les laissait retomber. Se greffe en plus là-dessus une sombre histoire de secte juive -- mais là encore, c'est très mystérieux et pas franchement "creusé".
Sans doute aussi est-ce dû au fait que tous les personnages sont antipathiques ; le narrateur froid, sa femme inconsistante, leur fille tellement détestable qu'on a du mal à voir comment ils pourraient ne pas être ravis de devoir s'éloigner d'elle, le professeur absolument répugnant et immoral...
Bref, une lecture pas très agréable. C'est très bien écrit -- et c'est peut-être là la plus grande réussite du livre : à mesure que je lisais, les descriptions me rendaient vaguement nauséeuse -- faisant du récit une réalité !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire