C'est bien au printemps
Qu'ils dévident leurs fils,
Les saules verdissants,
Et qu'en un beau désordre
S'ouvrent toutes les fleurs.
Anon., Kokinshû I ; 26
"Règle générale, j'ai rapporté ce que j'avais observé de curieux dans le monde ; mais j'ai choisi, de même, ce qui me semblait de nature à montrer la splendeur des hommes, et j'ai parlé encore des poésies, des arbres, des herbes, des oiseaux et des insectes." -- Sei Shônagon, Notes de Chevet
C'est bien au printemps
Qu'ils dévident leurs fils,
Les saules verdissants,
Et qu'en un beau désordre
S'ouvrent toutes les fleurs.
Anon., Kokinshû I ; 26
The Flame Alphabet
Ben Marcus
Granta Books
Such erasure of one's appearances, how can it not seep into the interior, even a little bit? What treaty is it that finally separates those two territories, the hard resolve of our exteriors and the terrible disaster on our insides?
Je n'ai pas du tout aimé ce livre. D'habitude quand je n'aime pas je n'en parle pas, je ne vois pas trop l'utilité -- mais celui-ci est assez singulier et intrigant pour lui consacrer un post quand même.
C'est de la science-fiction en quelque sorte -- l'histoire d'un monde où le langage devient toxique, d'abord par les enfants, qui rendent leurs parents malades en parlant ; puis la maladie se répand, plus personne ne peut communiquer, même l'écriture contamine les lecteurs. La première partie du roman est consacrée à la description du phénomène par le narrateur (marié, avec une fille), la deuxième se déroule dans une sorte de laboratoire où un mystérieux professeur/gourou fait des recherches pour tenter de trouver un remède à la maladie -- avec la coopération pas franchement volontaire du narrateur.
Honnêtement, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. On ne peut même pas dire que l'histoire soit une métaphore puisque tout est là : trop de communication tue. Rien n'est expliqué, rien n'est justifié ; j'ai trouvé le tout à la fois terriblement agressif et complètement vague. Quand je ne comprends pas un livre, c'est souvent "de ma faute" -- pas les bons repères culturels, pas assez d'application ou de patience pour suivre le raisonnement, etc. Mais là... je ne crois pas que ce soit le cas.
Il y a certes des trouvailles -- le langage "mort" s'accumule en sel dans les rues, par exemple, ou encore la phrase ci-dessus -- la seule qui m'ait touchée dans tout le livre. Aucune idée n'est poursuivie jusqu'à la fin, c'est comme si l'auteur soulevait des objets, les examinait un peu puis les laissait retomber. Se greffe en plus là-dessus une sombre histoire de secte juive -- mais là encore, c'est très mystérieux et pas franchement "creusé".
Sans doute aussi est-ce dû au fait que tous les personnages sont antipathiques ; le narrateur froid, sa femme inconsistante, leur fille tellement détestable qu'on a du mal à voir comment ils pourraient ne pas être ravis de devoir s'éloigner d'elle, le professeur absolument répugnant et immoral...
Bref, une lecture pas très agréable. C'est très bien écrit -- et c'est peut-être là la plus grande réussite du livre : à mesure que je lisais, les descriptions me rendaient vaguement nauséeuse -- faisant du récit une réalité !
- Et Tricky a sorti un nouvel album aussi !
- Dans la mesure où je commets le pire crime de mode qui se puisse concevoir -- être grande ET ronde -- c'est un bonheur de trouver des fringues qui me vont, et notamment des pantalons assez longs. Merci Boden ! (En plus il y a des ronds de toutes les couleurs sur la doublure intérieure ; j'adore ce genre de détails "secrets", que personne ne sait sauf la personne qui porte le vêtement.) (Et vous, maintenant.)
- Arte est en train de diffuser un film avec des images de plongée sous-marine dans le Pôle Nord. Certes c'est sur la fonte des glaces, la fin du monde et le fait que c'est de notre faute, mais bon.
- Bientôt on est le 29 juin ! *Petite danse de la victoire*
Minuscule sur le fond noir
une étoile vert pomme
-- c'est une araignée !
Par les fenêtres ouvertes
rires et conversations que j'emporte
avec moi par lambeaux
"I once read that it's possible Jean Paul Marat suffered from a gluten intolerance which led to him being confined to his bath, which led to him being murdered, which led to him being painted Pieta-style with a bathtub instead of the Virgin Mary. Can you imagine, an old timey French dude just chowing down baguettes every day and wondering what the heck was the matter while all the doctors bang their heads on the wall?"
Mon fou rire silencieux du jour (je ne peux pas pouffer au bureau, que voulez-vous). Ca vient du blog Hark a Vagrant sur lequel je ne vais pas souvent mais qui me fait rire à chaque fois.
Le pardon -- Une tartine de beurre avec du miel -- Un bon bouquin, une tasse de thé et un jour de pluie -- Le pas de deux personnes qui s'aiment -- Le jaune et le gris -- Sa main en épousailles -- Le vent et la montagne -- Un kimono et son obi -- Un bouquet de fleurs -- Un violoncelle -- La princesse Leia et Han Solo -- L'encens et la mélancolie -- Le bénéfice du doute.