dimanche 21 décembre 2008

196. Nightwatch

Je travaille je travaille je travaille j'ai les doigts tout brûlés de mots la musique s'est tue je me demande soudain je me demande suis-je la seule éveillée dans l'immeuble dans le quartier dans la ville non là-dehors quelqu'un crie j'ai une méduse à la base du crâne ses tentacules dans mon cerveau comme l'autre là comment s'appelle-t-il déjà Lautréamont mais lui les méduses c'était ses fesses il me semble tiens en parlant de ça je devrais me lever un peu et si j'allais me brosser les dents ce serait toujours ça de pris pour tout à l'heure curieux comme le temps est entre 0h26 et 3h53 il se compresse il s'élastique il se lucide les pensées fusent tout est très clair j'écris tout est limpide je sais que quand je me relirai demain ça n'aura aucun sens c'est assez amusant d'avoir compris un tout petit bout de vérité de l'univers pour ensuite l'oublier durant la nuit le silence presse mes tympans il en extrait un curieux tintinnabulement grêle comme une voix de moustique là dehors le petit jour non c'est une voiture dont les phares balaient ma fenêtre je voudrais bien être dans la montagne là tout de suite je ferais mieux de travailler c'est l'ouvrage qu'on ne commence pas qui dure le plus longtemps comme dirait je ne sais plus quel proverbe vaguement chinois je travaille je travaille je travaille --

J'éteins la lumière.

2 commentaires:

Claire a dit…

VA ! DOR ! MIIIIIR !!! O.o

Anonyme a dit…

J'aimerais bien...